Comment prévenir et soigner les maladies des poissons-chats (Silures)

L’élevage hors sol des poissons-chats offre de nombreux avantages, notamment une meilleure maîtrise des conditions de production. Cependant, ce type d’élevage est exposé à des risques de maladies qui peuvent affecter la santé des poissons et compromettre vos marges. Identifier précocement ces maladies, savoir les traiter et appliquer des mesures préventives sont essentiels pour assurer la réussite de votre investissement. Dans cet article, nous allons passer en revue les maladies les plus courantes, leurs causes, leurs symptômes et les solutions pour les prévenir et les traiter.
Les maladies courantes des poissons-chats
- Pourriture des nageoires
- Symptômes : Décoloration et effilochement des nageoires, avec des bords parfois rougeâtres.
- Causes : Mauvaise qualité de l’eau, blessures ou stress. Cette maladie est souvent due à des infections bactériennes (Flavobacterium).
- Traitement : Appliquer un bain d’antibiotiques (par exemple, oxytétracycline) et améliorer la qualité de l’eau.
- Prévention : Maintenir une bonne hygiène dans les bassins, limiter le stress et assurer une manipulation soigneuse des poissons.
- Septicémie hémorragique
- Symptômes : Lésions rouges sur le corps, gonflement de l’abdomen, saignements au niveau des nageoires ou des yeux.
- Causes : Infections par des bactéries telles que Aeromonas hydrophila.
- Traitement : Administration d’antibiotiques via l’alimentation après confirmation par un spécialiste.
- Prévention : Assurer une bonne qualité de l’eau, limiter la surpopulation et éviter les situations de stress.
- Mycoses (infections fongiques)
- Symptômes : Apparition de taches blanches, grises ou cotonneuses sur la peau ou les branchies.
- Causes : Blessures non traitées, qualité dégradée de l’eau ou contamination par des spores de champignons.
- Traitement : Utiliser des bains antifongiques avec du bleu de méthylène ou du permanganate de potassium.
- Prévention : Prévenir les blessures et maintenir des niveaux optimaux d’oxygène et de pH.
- Parasitoses(infestations parasitaires)
- Symptômes : Frottements contre les parois du bassin, perte de mucus protecteur, respiration difficile.
- Causes : Parasites tels que les trématodes, les protozoaires ou les vers plats.
- Traitement : Utilisation de traitements antiparasitaires tels que le formalin ou le sel non iodé.
- Prévention : Quarantaine des nouveaux poissons et filtration efficace de l’eau.
- Maladie des branchies
- Symptômes : Branchies rouges, gonflées ou couvertes de mucus, respiration à la surface.
- Causes : Parasites branchiaux, qualité dégradée de l’eau, ou manque d’oxygène.
- Traitement : Améliorer l’aération, administrer des traitements antiparasitaires si nécessaire.
- Prévention : Contrôler régulièrement les paramètres de l’eau et réduire la densité des poissons.
Mesures de prévention générales
- Qualité de l’eau
- Surveillez les paramètres clés : pH (6,5 à 8), oxygène dissous (à partir de 5 mg/L), et niveaux d’ammoniac (à garder proches de 0).
- Changez une partie de l’eau régulièrement pour éviter l’accumulation de déchets.
- Alimentation de qualité
- Fournissez des aliments équilibrés et riches en nutriments essentiels.
- Évitez la suralimentation, qui peut provoquer une pollution de l’eau.
- Désinfection régulière
- Nettoyez les bassins et les équipements avec des produits sécurisés, comme le permanganate de potassium.
- Assurez-vous que tout matériel introduit soit désinfecté.
- Gestion des poissons
- Évitez la surpopulation, qui augmente le risque de propagation des maladies.
- Manipulez les poissons avec soin pour réduire le stress et les blessures.
- Quarantaine
- Gardez les nouveaux poissons en quarantaine pendant 2 à 4 semaines avant de les introduire dans le bassin principal.
- Surveillance régulière
- Inspectez les poissons quotidiennement pour détecter rapidement tout symptôme de maladie.
- Tenez un journal pour noter les observations et les interventions effectuées.
La prévention est la clé pour maintenir un élevage de poissons-chats en bonne santé. En combinant une gestion rigoureuse de l’environnement, une alimentation équilibrée et une surveillance régulière, vous pouvez limiter considérablement les risques de maladies. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire spécialisé pour tout problème.
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Merci pour la qualité très instructive de votre article.
Pisciculteur Camerounais, ma préoccupation porte sur la problématique de l’aliment d’élevage des poissons qui est très coûteux.
Quelles solutions alternatives efficaces pouvez-vous partager avec nous en termes de composition (formulation) et de production à l’aide d’une extrudeuse, d’une granuleuse ou de tout autre moyen ?
Personnellement, nous ne produisons pas notre propre aliment pour poissons. Il est important d’analyser soigneusement les coûts et les contraintes liés à la production de votre propre aliment avant de vous lancer, car cela peut parfois entraîner l’effet inverse en augmentant vos dépenses. Pour réduire vos coûts de production, d’autres solutions incluent : acheter vos alevins au meilleur prix possible, utiliser des compléments alimentaires comme l’azolla, les déchets de poisson ou les sous-produits agricoles, tout en combinant cela avec un aliment commercial de qualité moyenne. Enfin, opter pour l’élevage en étang peut être avantageux, car une partie de l’alimentation des poissons provient naturellement de l’environnement.
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Bonsoir svp quel alimentation et à quel fréquence et quantité faut-il donner au poisson à fin d’éviter une suralimentation et être économiquement rentable ?
Merci
En grocissement, il y a principalement 3 phases : alevin (0-1 mois), juvéniles (1-3 mois) et adulte (>3 mois). Pour les alevins et une partie de juvénile (jusqu’à 350g), je vous conseille un aliment premium comme Gouessan ou skretting. Après ça, vous pouvez passer à un aliment medium comme Blue Crown. En grocissement, il y a principalement 3 phases : alevin (0-1 mois), juvéniles (1-3 mois) et adulte (>3 mois). Pour les alevins et une partie de juvénile (jusqu’à 350g), je vous conseille un aliment premium comme Gouessan ou skretting. Après ça, vous pouvez passer à un aliment medium comme Blue Crown. Une fois adulte, vous pouvez terminer avec l’aliment local qui est le plus moins cher et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Vous pouvez aussi donner des compléments alimentaires comme des larves de mouches soldats, de l’Azolla, les intestins de poulets, les déchets de poissons, etc., à condition qu’ils soient correctement conditionnés.
Pour la ration quotidienne, ça doit représenter environ 2 à 5 % du poids total des poissons :
Alevins : 5 % de la biomasse, juvéniles : 3-4 % et les adultes : 2-3 %. Peu importe le stage, parfois ils vont manger plus, parfois moins. Donc donnez les aliments en petites portions, observez leur consommation et arrêtez dès que les poissons cessent de manger activement.
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Je suis très satisfaite. J’ai une préoccupation,mes alevins meurt,mes bacs sont propres,l’aliment aussi.
C’est possible que les alevins étaient déjà malades avant d’arriver dans votre ferme. Parmi les symptômes listés plus haut, il n’y a rien qui coïncide avec ceux de vos alevins ? Pour vous aider, on aura besoin de plus de détails. Vous pouvez nous écrire sur WhatsApp au 693744253